1913 : Marc Pierrot : Notre congrès
Temps Nouveaux, 23-08-1913
Article mis en ligne le 16 septembre 2013
dernière modification le 29 janvier 2023

par Eric Vilain

L’espoir que nous avions dans les bons résultats du congrès communiste-anarchiste a été confirmé par les faits.
L’idée d’un congrès ne nous choquait pas.
Un congrès ne comporte pas nécessairement des décisions obligatoires, des sanctions autoritaires et des injonctions d’une majorité à une minorité.
Nous, qui avons, sur les rapports des hommes entre eux, des conceptions nouvelles, ne pouvons-nous à nos réunions, à nos congrès, donner une physionomie originale ?
Et ce fut le cas. Aucun ordre du jour voté, aucune décision engageant la liberté de qui que ce soit, homme ou groupe ; simplement des échanges de vues, des « mises » et des « prises » au tas d’idées et d’opinions, tel fut l’aspect original de notre congrès.
La première journée fut troublée par l’intervention des individualistes qui tentèrent de s’introduire — quelques-uns avaient pénétré à l’aide de mandats ou de cartes — et d’égarer le travail du congrès sur un terrain qu’il ne s’était pas fixé. Ils ont feint de considérer notre congrès comme une réunion publique dans laquelle ils prétendirent au nom de la liberté venir ouvrir des controverses de doctrine.